Bonifacio, c’est le nom d’un vieillard espagnol que j’ai réellement rencontré dans mon enfance, lors de vacances passées dans le petit village typique de Molinos de Duero. L’homme sortait tout droit d’un de ces clichés qui ornaient les vieux manuels scolaires d’espagnol : un vieux sage en chemise blanche et pantalon noir assis sur son banc, clope au bec avec sa canne et son béret, la peau burinée par le soleil. Il fabriquait lui-même ses fausses mouches pour la pêche et connaissait les meilleurs coins pour taquiner la truite.
Un vieil Espagnol et un gamin français : une rencontre improbable, et pourtant le souvenir d’une complicité d’une grande tendresse.
La colère est une émotion qui s’avère très créatrice quand on l’utilise à bon escient.
La chanson Ma destinée en est la preuve. Je reçois un jour une réponse d’un éditeur de musique m’indiquant qu’il n’avait pas accroché avec les maquettes de chansons que je lui avais envoyées. La déception me prend alors et je ressens une forte colère à l’égard de cette personne, qui n’a finalement fait que son travail et m’a juste donné son avis (je dois être mal luné ce jour-là, ou bien cet éditeur est celui de trop qui me répond négativement).
Le soir-même, je rejoue au piano une mélodie un peu nerveuse restée quelques semaines plus tôt sans texte. La colère doit sortir et, avec elle, la hargne et l’envie de ne pas m’en tenir à un échec. Encore moins de me laisser dicter ce qui est bon pour moi. C’est tout naturellement que les paroles de Ma destinée naissent alors.
J’adresse aujourd’hui un sincère et grand merci à cet éditeur, pour m’avoir servi sur un plateau, sans le savoir, cette chanson que j’affectionne tout particulièrement.
Dans la chanson « A présent », c’est un vieux chanteur qui s’exprime. Il a donné de la voix et s’est livré sans compter à son public, et continuera de le faire « jusqu’au bout »…
Cette chanson a été écrite à l’attention de Johnny Hallyday, 2 ans avant sa mort. Parvenue alors jusqu’aux oreilles de son manager, celui-ci n’a pas souhaité la proposer au chanteur, la jugeant trop triste. Imaginez pourtant quelle gueule elle aurait eue, chantée par l’idole au crépuscule de sa vie!
Qu’à cela ne tienne, je la reprends à mon compte et dans mon style, pour en faire mon propre « My way ». Avec la ferme intention que ce titre m’accompagnera de longues années, jusqu’au bout…
Non, cette chanson n’est pas un hommage à Jean-Jacques Gainsbourg ni un remake de sa chanson dédiée à une certaine Brigitte B.
Ce titre est mon clin d’œil à un autre chanteur, célèbre faiseur de chansons, pour lequel j’ai une grande estime. Plus qu’un clin d’œil, j’ai voulu parsemer le texte et la mélodie d’une multitude de références à ses chansons, qu’il s’agisse de celles qu’il a lui-même interprétées ou de quelques-unes écrites pour d’autres.
Lors de l’écriture de mon livre Dans la tête d’un musicien en 2018, je réalisais des interviews de grands artistes pour décrypter leur fonctionnement mental et les croyances qui les rendaient performants dans leur art. Ce grand auteur-compositeur ayant alors décliné mon invitation (par message manuscrit, j’ai apprécié cette élégance), j’ai alors entrepris la lecture de sa biographie pour comprendre un peu mieux le personnage. Ainsi a germé l’idée de cette chanson.
Saurez-vous identifier toutes ces références? Allez, je vous aide pour la plus difficile:
« J’écoute les Quo’s différemment » fait allusion au titre The Quo’s in Town Tonite, présent sur son dernier album studio.