Bio

Angevin et indépendant

Angers, c’est là que je suis né en juillet 1974. Angers, cette ville belle et élégante.

« – Ah, tu es d’Angers ? Angers… les pruneaux ?
– Non, ça c’est Agen. Angers, c’est plutôt les rillauds.
– Ah…? »

(extrait d’une rencontre avec un Normand dyslexique)

Mais Angers, c’est seulement l’endroit où je suis né. Là où j’ai grandi, ça s’appelle Baugé, à 40 km plus à l’est. Baugé, c’est cette petite bourgade pesant à peine 4000 habitants toute mouillée, que personne ne connaît, coincée en fond de campagne au milieu des forêts et où le temps semble s’arrêter quand tu la traverses. Tu sais, avec ses commerces installés là depuis la nuit des temps, son église, son petit château, ses 4 ou 5 clubs de sport, son école de musique, sa fanfare et ses nombreux cafés d’habitués… Ça te parle, non ? Et pourtant oui, tu le connais quand même ce bled, sous un autre nom sans doute, mais qui lui ressemble en tous points.

Grandir dans un Baugé, c’est comme être préservé du reste du monde et de ses dangers pendant 15 ans. Les semaines, les mois et les années sont rythmées par la scolarité, les copains, les entraînements de gymnastique et les cours de musique. Quatrième d’une fratrie de cinq, aussi discret qu’un avion furtif et plutôt habile à passer sous les radars, je dispose très jeune d’une grande liberté d’aller et venir, assisté de mon fidèle destrier d’acier à propulsion musculaire. Liberté transformée avec la patine du temps en un esprit d’indépendance très aiguisé.

"A deux doigts" d'une vie de musicien...

A 14 ans je suis admis au Conservatoire d’Angers puis à 15 ans, je rentre en pension dans un lycée, à Angers toujours. C’est mon premier contact avec le monde élargi et la grande ville.  Ces trois années de pensionnat me laissent un doux souvenir de camaraderie, d’insouciance et, là encore, d’indépendance.

Après le lycée, ce n’est certainement pas une grande passion des mathématiques ni une irrépressible attirance pour le monde industriel qui me poussent à faire des études en génie industriel, mais plutôt une ignorance totale de ce que je veux faire de ma vie.

A 21 ans, au cours d’un boulot d’été dans une usine, une machine défaillante me sectionne deux doigts de la main droite (aperçu rapide du génie industriel !). Si je caresse alors encore le secret espoir de me diriger vers un métier de musicien, cet accident met un sérieux coup de frein à mes velléités artistiques. Mais il m’amène aussi à définir très clairement ce que je ne veux surtout pas faire de ma vie : travailler dans l’industrie. Ainsi, à l’issue de ces études où je brille par ma capacité à fournir le juste et minimal effort nécessaire pour valider les examens sur le fil, c’est l’aversion pour le monde industriel et cette persistante ignorance de ce que je veux vraiment faire qui m’amènent à travailler dans… l’informatique. S’il y a bien un domaine auquel mon appétence et mes hobbies artistiques ne me prédisposent pas du tout, c’est bien celui-ci ! Quelle puce me pique alors ? Surement celle du devoir patriotique et de l’impérieuse nécessité de sauver la nation menacée par le fameux bug de l’an 2000. Fumeux bug, dirais-je plutôt. Peu importe, c’est d’abord une opportunité de quitter l’Anjou, de voir du pays et d’accéder à l’indépendance… financière. Après deux ans à Rouen, puis un an à Bordeaux, passés à pisser de la ligne de code dans des banques décaties, les sirènes de la capitale et de ses mirobolants salaires m’attirent dans leurs impitoyables filets. Un sacré traquenard ! Je mets quatre ans à m’en sortir. A m’évader, oui ! Comment un assoiffé d’indépendance comme moi a-t-il pu supporter de vivre comme un mouton aussi longtemps ?

Tous à la même heure vers le même endroit, y compris le week-end. Tiens, ça me rappelle une chanson que j’ai commise en 2004, qui relate cet épisode parisien, sous le titre faussement enthousiaste de La plus belle ville du monde.

En 2004, je quitte donc Paris et mon métier de consultant pour Lille et une reconversion en musicien. Reconversion courte de 3 ans, à l’issue de laquelle je replonge tête baissée dans « un vrai métier » (quelle horrible formule !).
En 2014, après avoir écumé 6 ou 7 SSII (sociétés de services en ingénierie de l’information)… Oh pardon ! On me souffle dans l’oreillette qu’il faut désormais les appeler ESN (entreprises de services du numérique). Bref, j’ai alors un panorama assez représentatif des différents modèles du genre et il est grand temps pour moi de passer au format d’indépendant. Ah l’indépendance… Comme ce mot est doux à mon oreille !

OK lecteur, j’arrête ici le récit passionnant de ma flamboyante carrière de consultant pour te parler maintenant des sujets qui m’intéressent plus et qui font la raison de ce site.

La musique d'abord.

Si mes quelque quinze années d’apprentissage académique m’ont donné une solide connaissance théorique et une oreille affûtée, elles ont aussi bridé la fantaisie créatrice dont manquent parfois les musiciens classiques. Ce moule en kevlar pas facile à casser prend quand même un bon coup dans l’aile lorsque je me forme aux musiques actuelles en 2004.

En 2006, je réalise, produis et publie un premier EP de deux titres dans un style jazzy et léger, sur les thèmes improbables de Boule de Fort et de Clochers Vrillés, si typiques de mon Baugeois natal. Le public visé est ce qu’on pourrait appeler un marché de niche. Enregistré dans un studio perdu dans les Flandres, il me reste quelques exemplaires de ce 2-titres qu’il convient d’appeler aujourd’hui un collector (disponible sur demande).

En 2021, c’est un album complet que je réalise, produis et publie. Intitulé Vagabondance, il propose 11 titres dans un registre de variété française. Les textes y sont léchés, les arrangements soignés. J’ai un rêve aujourd’hui : que certains de ses titres soient repris par de grandes voix.

L'écriture ensuite.

Amoureux des mots (héritage paternel), je participe en 2013 pour la première fois à un concours de nouvelles, organisé par les Editions du Sagittaire sur le thème du Bruit. Mon texte intitulé La presse n°36, largement inspiré de mon expérience courte mais très instructive dans l’industrie, remporte le 1er prix.

Dès lors, l’envie de passer à l’étape suivante – écrire un livre – me taraude. Mais sur quel thème ?

La réponse me vient en 2017 lorsque je me forme à la PNL (programmation neuro-linguistique). Captivé par l’envie de découvrir quelles en sont les applications possibles dans les pratiques musicales, je constate qu’il n’existe pas, ou très peu, de littérature sur ce sujet. Qu’à cela ne tienne, je la créerai moi-même ! Pendant plus d’une année, je travaille à l’écriture de mon livre, en parallèle de mon vrai métier. Je réalise pour ce faire des interviews de grands musiciens de tous bords : classique, jazz, rock, interprètes, chefs d’orchestres ou de chœurs, pédagogues. Dans la tête d’un musicien est publié en novembre 2018 et poursuit aujourd’hui sa carrière de best-seller (c’est ainsi qu’un auteur nomme son ouvrage unique, qui représente aussi par nature son meilleur volume de ventes).

Que ce soit pour mon EP, mon album ou mon livre, mes tentatives de prospection auprès de producteurs, interprètes ou éditeurs sont restées vaines. Mais si tu as bien cerné mon personnage, tu te doutes bien que l’idée-même de dépendre de la volonté d’un tiers pour faire aboutir mes projets n’est pas compatible avec mon esprit d’indépendance. Le titre Ma Destinée en parle très bien. A ce jour, la solution que j’ai trouvée est celle de l’auto-production/édition.

Là où mon indépendance atteint ses limites, c’est lorsqu’il s’agit d’élaborer une campagne marketing pour promouvoir mes productions. Là, effectivement, j’arrive dans mon domaine d’incompétence et d’inappétence totale (avis aux amateurs!).

Réinstallé en Anjou depuis 2019 (après 23 ans d’exil aux quatre coins de la France), je poursuis ma vie schizophrène de consultant en entreprise (ce qui m’alimente) et d’auteur-compositeur-rêveur (ce qui me nourrit).