Le Baugeois (cet étrange canton d’Anjou où j’ai grandi) a cette particularité de compter plusieurs clochers d’églises dits « tors » (autrement dit, qui partent en vrille). Les légendes ne manquent pas pour expliquer leur existence. J’ai voulu apporter ma contribution au fantasme collectif en imaginant 3 coupables possibles : un charpentier ivre, un architecte peu scrupuleux et un curé mégalo.
« Garçon! Servez-moi ça sur un rythme jazzy et enlevé siouplait! »
L’enregistrement date de 2005, à l’époque où je jouais encore de la trompette (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans…).
Voici un OVNI, composé pour servir de générique à une pièce de théâtre improvisée intitulée Rebonds, créée à Angers en 2022 par la LIMA (Ligue d’IMprovisation Angevine).
Chanson écrite sous forme de canon à 3 voix sur une basse continue, les voix et bruitages additionnels s’ajoutent et s’entremêlent tout au long de la chanson pour former une rythmique entêtante. A écouter en stéréo.
Bonifacio, c’est le nom d’un vieillard espagnol que j’ai réellement rencontré dans mon enfance, lors de vacances passées dans le petit village typique de Molinos de Duero. L’homme sortait tout droit d’un de ces clichés qui ornaient les vieux manuels scolaires d’espagnol : un vieux sage en chemise blanche et pantalon noir assis sur son banc, clope au bec avec sa canne et son béret, la peau burinée par le soleil. Il fabriquait lui-même ses fausses mouches pour la pêche et connaissait les meilleurs coins pour taquiner la truite.
Un vieil Espagnol et un gamin français : une rencontre improbable, et pourtant le souvenir d’une complicité d’une grande tendresse.
La colère est une émotion qui s’avère très créatrice quand on l’utilise à bon escient.
La chanson Ma destinée en est la preuve. Je reçois un jour une réponse d’un éditeur de musique m’indiquant qu’il n’avait pas accroché avec les maquettes de chansons que je lui avais envoyées. La déception me prend alors et je ressens une forte colère à l’égard de cette personne, qui n’a finalement fait que son travail et m’a juste donné son avis (je dois être mal luné ce jour-là, ou bien cet éditeur est celui de trop qui me répond négativement).
Le soir-même, je rejoue au piano une mélodie un peu nerveuse restée quelques semaines plus tôt sans texte. La colère doit sortir et, avec elle, la hargne et l’envie de ne pas m’en tenir à un échec. Encore moins de me laisser dicter ce qui est bon pour moi. C’est tout naturellement que les paroles de Ma destinée naissent alors.
J’adresse aujourd’hui un sincère et grand merci à cet éditeur, pour m’avoir servi sur un plateau, sans le savoir, cette chanson que j’affectionne tout particulièrement.